Il n'est pas rare, dans quelques grands haras, que deux propres frères soient stationnés côte à côte. Ce fut notamment le cas en Irlande où FAIRY KING exerça son rôle de reproducteur dans l'ombre de son illustre frère aîné, l'empereur Sadler's Wells. Tarifé à un prix des plus abordables, d'où son surnom de "Sadler's Wells du pauvre", FAIRY KING engendra des Champions d'exception tels Helissio et Falbrav, et on le retrouve aujourd'hui dans quelques grands pedigrees dont celui du vainqueur du Prix du Moulin de Longchamp (Gr.1) Recoletos, non loin de ... Sadler's Wells.
Recoletos n'est pas le premier gagnant de Gr.1 porteur des sangs des deux propres frères (en 3x3), le premier à avoir revendiqué cet honneur étant Red Rocks, vainqueur des Man O'War St. (Gr.1) et du Breeders' Cup Turf (Gr.1) il y a une dizaine d'années. D'autres ont suivi, telle la lauréate du Prix Jean Romanet (Gr.1) 2017 Ajman Princess, et quelques australiens dont le triple vainqueur au plus haut niveau Happy Clapper.
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Il n'est pas rare, dans quelques grands haras, que deux propres frères soient stationnés côte à côte. Ce fut notamment le cas en Irlande où FAIRY KING exerça son rôle de reproducteur dans l'ombre de son illustre frère aîné, l'empereur Sadler's Wells. Tarifé à un prix des plus abordables, d'où son surnom de "Sadler's Wells du pauvre", FAIRY KING engendra des Champions d'exception tels Helissio et Falbrav, et on le retrouve aujourd'hui dans quelques grands pedigrees dont celui du vainqueur du Prix du Moulin de Longchamp (Gr.1) Recoletos, non loin de ... Sadler's Wells.
Recoletos n'est pas le premier gagnant de Gr.1 porteur des sangs des deux propres frères (en 3x3), le premier à avoir revendiqué cet honneur étant Red Rocks, vainqueur des Man O'War St. (Gr.1) et du Breeders' Cup Turf (Gr.1) il y a une dizaine d'années. D'autres ont suivi, telle la lauréate du Prix Jean Romanet (Gr.1) 2017 Ajman Princess, et quelques australiens dont le triple vainqueur au plus haut niveau Happy Clapper.
Cheval bai pur (il n'a pas produit d'alezans), fort et musculeux, pas très grand et un peu long mais près de terre et puissant, FAIRY KING débuta directement dans une Listed sur 1200 m, terminant non placé (accidenté, fracture d'un sésamoide). Il entra donc au haras sur la seule foi de ses origines, et le moins que l'on puisse dire est qu'il n'a certainement pas à rougir de sa production. Tête de liste des pères de gagnants en France en 1996, cinq fois tête de liste des pères de 2 ans (en GB, France et Irlande), on lui doit 73 gagnants de Stakes sur 842 foals (8,7% de sa production !) dont 15 gagnants de Gr.1. Les meilleurs furent évidemment les précités Helissio et Falbrav, ainsi que les classiques Oath (Derby St. - Gr.1), Prince Arthur (Premio Parioli - Gr.1), Turtle Island (Irish 2000 Guineas - Gr.1) et Victory Note, lauréat de la Poule d'Essai des Poulains (Gr.1) en temps record. Victime de problèmes de fertilité qui conduisirent à sa réforme à l'age de 16 ans, FAIRY KING disparut l'année suivante, de fourbure.
Il a bien croisé avec le sang de Mill Reef, comme d'ailleurs son propre frère, mais il a aussi montré des affinités génétiques plus originales, notamment avec les filles de Slewpy (d'où ses deux meilleurs produits Helissio et Falbrav), avec le sang de Petingo (d'où Oath et Second Empire) ou encore avec celui de Sham (d'où Revoque et Victory Note). Notons qu'il a aussi transmis une précocité et une vitesse dominantes, même croisé avec des juments de grand fond. A l'inverse de son frère...
Bien que ses meilleurs produits furent des mâles (13 gagnants de Gr.1 sur 15 !), FAIRY KING ne parvint pas à établir une lignée vivace. Nombre de ses fils furent d'amères déceptions au haras, à l'exception toutefois de l'australien Encosta de Lago, seul espoir solide de continuité de sa dynastie via plusieurs de ses fils dont surtout l'excellent Northern Meteor.
Les filles de FAIRY KING n'ont guère fait mieux que leurs frères, les rares gagnants de Gr.1 qu'elles ont engendrés ayant fait leurs armes en Australie ou au Japon (dont Suzuka Phoenix), mais aucun en Europe. Les poulinières porteuses de son sang ont souvent obtenu leurs meilleurs produits avec des étalons porteurs du sang de Sadler's Wells, bien que le taux de réussite de cette formule soit insuffisant pour la qualifier de nick.
Une question nous a été posée récemment par un étalonnier : " est-ce un problème si je rentre un nouvel étalon qui soit le cousin germain d'un autre de mes reproducteurs ? ". Outre la concurrence commerciale entre eux, cette formule s'est très souvent révélée positive quelques années plus tard lorsque les pedigrees ont commencé à combiner les sangs des deux frères, ou des deux cousins. FAIRY KING et Sadler's Wells en sont un bel exemple car, même si leurs génotypes diffèrent, la ré-association de leurs chromosomes après trois ou quatre générations crée des équivalences génétiques particulièrement positives en s'appuyant sur la duplication de leurs propres parents, à savoir le Chef de Race Northern Dancer et la Jument d'Elite Fairy Bridge !