Les chevaux estampillés "FR" n'ont certes guère brillé à Royal Ascot, mais avant de conquérir la planète course, encore faut-il rester maître chez soi. De ce point de vue, les deux victoires classiques de LA CRESSONNIÈRE et le succès de Almanzor dans le Prix du Jockey Club (Gr.1) nous donnent du baume au cœur, d'autant que Zarak (deuxième du Prix du Jockey Club) et Volta (troisième du Prix de Diane) sont eux aussi nés en France. Une conséquence logique de l'enrichissement sensible de notre parc étalons, dont on ne peut que se réjouir.
Les "FR" avaient déjà remporté 3 des 4 grands classiques français en 2013 grâce à Flotilla (Poule d'Essai des Pouliches), Style Vendôme (Poule d'Essai des Poulains) et Trève (Prix de Diane), mais il faut remonter à 1977 pour trouver trace d'un grand chelem FR :
Blushing Groom s'imposait cette année là dans la Poule d'Essai des Poulains, Madelia dans la Poule d'Essai des Pouliches et le Prix de Diane, et Crystal Palace dans le Prix du Jockey Club ... Lire la suite
Les chevaux estampillés "FR" n'ont certes guère brillé à Royal Ascot, mais avant de conquérir la planète course, encore faut-il rester maître chez soi. De ce point de vue, les deux victoires classiques de LA CRESSONNIÈRE et le succès de Almanzor dans le Prix du Jockey Club (Gr.1) nous donnent du baume au cœur, d'autant que Zarak (deuxième du Prix du Jockey Club) et Volta (troisième du Prix de Diane) sont eux aussi nés en France. Une conséquence logique de l'enrichissement sensible de notre parc étalons, dont on ne peut que se réjouir.
Les "FR" avaient déjà remporté 3 des 4 grands classiques français en 2013 grâce à Flotilla (Poule d'Essai des Pouliches), Style Vendôme (Poule d'Essai des Poulains) et Trève (Prix de Diane), mais il faut remonter à 1977 pour trouver trace d'un grand chelem FR :
Blushing Groom s'imposait cette année là dans la Poule d'Essai des Poulains, Madelia dans la Poule d'Essai des Pouliches et le Prix de Diane, et Crystal Palace dans le Prix du Jockey Club. Blushing Groom n'est autre que l'ancêtre direct de LE HAVRE, premier étalon de l'Histoire à avoir signé deux doublés classiques sur deux saisons différentes depuis le Chef de Race Pharis II en 1950. Rappelons que Pharis II était, lui aussi, un vainqueur du Prix du Jockey Club (Gr.1 - 2400 m).
BLUSHING GROOM fut un cheval d'exception, par son modèle comme par la classe pure qu'il démontra à chacune de ses sorties. La définition même de la "brillance". Pas très grand mais compact et profond avec une épaule bien orientée, des canons courts, des appuis légèrement brassicourts et une arrière-main puissante avec des jarrets droits, il était doté d'un très bon caractère, d'un influx immense et d'une action aérienne, souple, énergique et très efficace dans tous les terrains. Très précoce, il s'adjugea avec une grande supériorité la quadruple couronne des 2 ans (Prix Robert Papin, Morny, de la Salamandre et Grand Critérium), un exploit que seul son fils Arazi fut en mesure de réaliser depuis. Blushing Groom confirma l'année suivante en enlevant la Poule d'Essai des Poulains (Gr.1) avant de se placer troisième du Derby (Gr.1) de The Minstrel par manque de tenue (sa seule "inaptitude"), et deuxième d'un Prix Jacques Le Marois (Gr.1) "volé" par le génial Yves Saint-Martin, en selle sur Flying Water.
Qualifié Chef de Race version "brillant / classique", BLUSHING GROOM a remarquablement bien croisé avec le sang de Northern Dancer, en particulier via Nijinsky II, Lyphard et Anabaa. Il a produit 93 gagnants de Stakes sur seulement 522 foals (soit un ratio exceptionnel de 17,8% !), dont 23 au plus haut niveau. S'il fut tête de liste des pères de gagnants en GB et des pères de 2 ans en France, il fut également tête de liste des pères de mères, ses filles ayant engendré 143 gagnants de Stakes dont 19 gagnants de Gr.1 parmi lesquels figurent entre autres Goldikova, Kahyasi et Lammtarra.
Sa lignée mâle, composée d'environ 350 étalons dont plus d'une quarantaine ayant produit des gagnants de Gr.1, s'est essentiellement développée via 4 Chefs de Lignée : l'américain Mt Livermore, duquel descendent plus de 70 étalons dont Housebuster et Orientate ; le canadien Runaway Groom, d'où plus de 50 sires dont surtout Cherokee Run ; Rainbow Quest, à l'origine de 110 reproducteurs dont Quest For Fame, Saumarez et Spectrum ; et enfin RAHY, à l'orée d'une branche composée de 33 étalons dont Fantastic Light, Noverre, Pounced (père de Full Drago, vainqueur cette semaine du Gran Premio d'Italia), et bien sûr Le Havre. On pourrait également citer Candy Stripes, Crystal Glitters, Groom Dancer et Nashwan, ce dernier étant issu de la même famille maternelle que La Cressonnière.
Les descendants directs de BLUSHING GROOM sont très souvent devenus des pères de mères classiques, et ce dans les deux spécialités. Rappelons que Blushing Groom est par le sprinter Red God (fils du brillant Nasrullah) et une fille de Wild Risk, vainqueur classique à Auteuil. Ce n'est donc guère une surprise de le pointer cette semaine dans le pedigree de la sauteuse lauréate du Prix Sagan (Gr.3) D'Vina (mère par Lord of Men).
L'inbreeding proche sur BLUSHING GROOM compte à ce jour 6 références de Gr.1 en plat (en 4x4 ou inférieur), soit une formule relativement peu déterminante compte tenu du grand nombre de pedigrees générés selon ce mode de croisement. On le rencontre dans le pedigree de Fort Morville (placé de Gr.1 au Qatar), un fils de Le Havre véhiculant conjointement les sangs de Rahy et de Rainbow Quest, deux équivalents génétiques puisque tous deux par Blushing Groom et une fille ou petite-fille de Herbager. Une combinaison rendue classique par Footstepsinthesand...
On notera par ailleurs que LA CRESSONNIÈRE appartient à la Famille 2-f comme la 4 ans Loving Things, gagnante des Pontefract Castle St. (L.) cette semaine. Si cette dernière est par un fils de Polar Falcon et une fille de Galileo porteuse des sangs de Mill Reef et de Queen's Hussar avec Highlight comme cinquième mère, La Cressonnière est quant à elle par Le Havre (un cousin de Polar Falcon) et une fille de Galileo porteuse des sangs de Mill Reef et de Queen's Hussar ayant Highlight en cinquième mère... Une forte similitude de pedigrees qui aura généré deux gagnantes de Stakes, dont une double gagnante classique dotée d'une classe et d'un mental qui aura offert à la lignée mâle de Blushing Groom son second Prix de Diane après celui de Avenir Certain, l'autre double lauréate classique de LE HAVRE.
Enfin, rappelons que Rahy est un frère utérin de Singspiel, le père de mère de la deuxième du Prix de Diane (Gr.1) 2016 Left Hand, et que Le Havre est un cousin de Polar Falcon, le grand-père de Volta, arrivée troisième. Un trio de haut vol qui souligne, s'il en était encore besoin, la grande qualité génétique du pedigree de LE HAVRE !