Le Taux de Consanguinité (ou C.O.I. = Coefficient Of Inbreeding) est l'une des préoccupations majeures des éleveurs lors de l'élaboration de leur plan de monte. Jusqu'où peut-on aller ? Quels sont les risques encourus ? Que peut-on espérer en termes de performances ? de production ?
Il est bien difficile de répondre à ces questions, la distribution aléatoires des chromosomes du père et de la mère pouvant engendrer tout ou son contraire, en particulier lors de croisements incestueux. Par sécurité, nous recommandons de ne pas dépasser le seuil des 6% de consanguinité et d'éviter les inbreedings en 2x2, en 3x2 ou en 2x3, mais l'actualité hippique de la semaine nous apporte de nouveaux exemples de croisements consanguins couronnés de succès, dont :
ENNISCOFFEY OSCAR, lauréat du River Don Novices' Hurdle (Gr.2) en obstacles, est inbred en 2x3 sur le Chef de Race Sadler's Wells
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Le Taux de Consanguinité (ou C.O.I. = Coefficient Of Inbreeding) est l'une des préoccupations majeures des éleveurs lors de l'élaboration de leur plan de monte. Jusqu'où peut-on aller ? Quels sont les risques encourus ? Que peut-on espérer en termes de performances ? de production ?
Il est bien difficile de répondre à ces questions, la distribution aléatoires des chromosomes du père et de la mère pouvant engendrer tout ou son contraire, en particulier lors de croisements incestueux. Par sécurité, nous recommandons de ne pas dépasser le seuil des 6% de consanguinité et d'éviter les inbreedings en 2x2, en 3x2 ou en 2x3, mais l'actualité hippique de la semaine nous apporte de nouveaux exemples de croisements consanguins couronnés de succès, dont :
ENNISCOFFEY OSCAR, lauréat du River Don Novices' Hurdle (Gr.2) en obstacles, est inbred en 2x3 sur le Chef de Race Sadler's Wells
TOMMY MACHO, vainqueur des Fred W. Hooper St. (Gr.3) en plat, est inbred en 2x3 sur la jument Primal Force
Moins de 1% des gagnants de Gr.1 sont inbred en 2x3 ou en 3x2 mais comme parmi eux figurent la championne ENABLE (inbred en 3x2 sur Sadler's Wells), on ne peut totalement écarter le principe... Pour mémoire, 1 gagnant de Gr.1 sur 2 est inbred en 4x4 ou inférieur, et seulement 1 gagnant de Gr.1 sur 12 est outcross à 5 générations.
Le taux de réussite des croisements très consanguins est assez faible et génère un nombre d'inédits supérieur à la moyenne, mais la concentration génétique qui en résulte engendre souvent de bons reproducteurs. C'est d'ailleurs sur cette base que s'est construite la race du Pur-Sang, avec des apports répétés de Godolphin Arabian, Herod, Highflyer, St Simon, Nearco ou encore, plus près de nous, Northern Dancer et Mr Prospector, chacun apportant sa contribution à l'amélioration de la race par la qualité et la pureté de sa génétique.
D'ailleurs, les croisements très consanguins ont plus souvent conduit à des juments très performantes au haras plutôt qu'à de grandes compétitrices. Quelques exemples nous sont donnés par l'actualité de la semaine :
- FRODON, gagnant du Festival Trials H. Chase (Gr.3), a pour cinquième mère Kermauchah, une jument inbred en 2x2 sur Ksar. De cette jument base descendent d'ailleurs 4 sauteurs classiques dont Corps à Corps, vainqueur du Grand Steeple-Chase de Paris ;
- Le lauréat du Classic Novices' Hurdle (Gr.2) SANTINI a pour cinquième mère une jument inbred en 3x3 sur Prince Bio ;
- Le vainqueur du Galmoy Hurdle (Gr.2) PRESENTING PERCY a pour quatrième mère une poulinière inbred en 2x3 sur Big Game et en 3x4 sur Nearco ;
- Le lauréat du Limestone Lad Hurdle (Gr.3) SANDSEND est pour sa part un descendant de Torbella, une jument inbred en 2x3 sur Tourbillon ;
- et TIGER MOTH, gagnante du Houston Ladies Classic (Gr.3), a pour cinquième mère une jument inbred en 2x3 sur Bull Dog.
La technique consistant à utiliser l'inbreeding proche a souvent relancé des Familles maternelles quelque peu endormies et engendre parfois des sujets d'exception, mais elle peut aussi, a contrario, réveiller des maladies génétiques ou fixer des tares dont il est bien difficile ensuite de se défaire à l'élevage. Le taux de consanguinité correspond en fait à la probabilité de mise en présence de deux gènes récessifs, d'où l'apparition possible de désordres physiologiques et/ou psychiques. C'est pourquoi, quelle que soit la position de l'inbreeding, celui-ci doit concerner un ancêtre majeur, à la génétique "pure" et exempte de défauts. Northern Dancer entre clairement dans cette catégorie.
Pour assister les éleveurs dans le choix des duplications, plusieurs programmes exploitent la base de données DNA Pedigree pour en extraire des informations utiles. Dans l'onglet "Croisement" figurant sur la fiche de chaque cheval de notre base, étalon ou poulinière, des prorgammes de recherche permettent de lister les gagnants classiques et/ou semi-classiques porteurs d'une duplication de l'individu concerné, et ce en plat comme en obstacles. Car plus l'inbreeding est proche, plus il est recommandé de ne pas se tromper !