Ils ne seront que douze au départ du Prix de l'Arc de Triomphe (Gr.1) édition 2019, sauf changement d'ici là. Dix mâles contre deux femelles d'âge, et non des moindres puisqu'il s'agit de Enable, double tenante du titre, et de Magician. Du grand sport en perspective, comme chaque année !
Histoire de faire monter encore un peu plus la pression, nous vous proposons aujourd'hui une analyse globale des pedigrees de nos douze protagonistes, aboutissant aux constats suivants :
GALILEO : 7 partants sur 12
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Ils ne seront que douze au départ du Prix de l'Arc de Triomphe (Gr.1) édition 2019, sauf changement d'ici là. Dix mâles contre deux femelles d'âge, et non des moindres puisqu'il s'agit de Enable, double tenante du titre, et de Magician. Du grand sport en perspective, comme chaque année !
Histoire de faire monter encore un peu plus la pression, nous vous proposons aujourd'hui une analyse globale des pedigrees de nos douze protagonistes, aboutissant aux constats suivants :
GALILEO : 7 partants sur 12
Pas de surprise, le sang de GALILEO coule dans les veines de plus de la moitié des partants (7 sur 12), une source de tenue classique présente chez ses produits Waldgeist, Magical et Japan et chez ses petits-fils ou petites-filles Ghaiyyath, Nagano Gold, Enable et Sottsass. Le futur vainqueur a de fortes chances d'être parmi ceux-là...
On notera ensuite que la formule Galileo x MONSUN est représentée par Waldgeist et par Nagano Gold, soit une addition des sources de tenue classique les plus influentes aujourd'hui en Europe.
La combinaison Galileo x PIVOTAL préside au pedigree de Magical en mode direct et de Sottsass en mode inversé, d'où la mise en présence des équivalents génétiques Sadler's Wells et Nureyev dans leur pedigree.
Si le nick Galileo x Danehill est représenté par Japan, ces deux Chefs de Race sont également associés dans le pedigree de Sottsass.
DEEP IMPACT et KING KAMEHAMEHA pour le Japon
Avec trois partants estampillés JPN, il est logique de retrouver 3 chevaux porteurs du sang de Sunday Silence dont 2 via DEEP IMPACT, et 2 petits-fils de KING KAMEHAMEHA. Notons que Kiseki combine les deux, en position de grands-pères dans son pedigree.
ENABLE, la plus inbred
Avec une duplication en 3x2 de Sadler's Wells, ENABLE est évidemment la jument la plus inbred d'un lot composé de pedigrees dans lesquels les inbreedings sont majoritairement regroupés entre la quatrième et la cinquième générations.
On notera enfin que Enable appartient à la Famille 4-m comme French King, soit la seule souche doublement représentée dans la course.
GREEN TUNE, LUTHIER, KENDOR et les autres...
Plusieurs étalons phares de l'élevage français apparaissent chez au moins deux partants, dont GREEN TUNE (père de mère de Fièrement et père de deuxième mère de Sottsass), et LUTHIER (que l'on retrouve chez Fièrement, Japan et Soft Light du côté maternel).
On notera ensuite le pedigree de Soft Light, reposant sur la formule classique Montjeu x KENDOR, et le fait que trois partants ont été conçus par des étalons actifs en France : FRENCH FIFTEEN (père de French King), AUTHORIZED (père de Soft Light) et SIYOUNI (géniteur de Sottsass).
et les anciens vainqueurs de l'ARC...
La logique de la sélection est respectée, 10 des 12 concurrents portent le nom d'un vainqueur du Prix de l'Arc de Triomphe au sein des 4 premières générations de leur pedigree : URBAN SEA (7 partants), DANCING BRAVE (1), MILL REEF (1), MONTJEU (1), RAINBOW QUEST (1), RHEINGOLD (1), SAGACE (1) et TONY BIN (1).
Alors à chacun son favori, et que le meilleur (ou la meilleure) gagne !!!
Si de nombreux chevaux sont zains, arborant une robe exempte du moindre poil blanc, d’autres offrent au regard un pelage bariolé à l’extrême. Sans aller jusqu’au cheval pie, nos galopeurs affichent souvent des balzanes plus ou moins haut-chaussées et des marques en tête allant de la petite étoile à la belle face, une large liste dépassant les limites du chanfrein. Northern Taste était affublé de ces signes distinctifs, suscitant de la part de certains l’ironique qualificatif de « cheval de cirque »…
Zenya Yoshida, manager de Shadai Farm, souhaitait investir dans un fils de Northern Dancer pour l’installer dans son haras japonais, mais la récente syndication de Nijinsky II au prix pharaonique de $5,400,000 le dissuada de se mettre à la recherche d’un cheval confirmé. Il confia donc à son jeune fils Teruya Yoshida, alors manager de Fontainebleau Farm (l’antenne américaine de Shadai), la délicate mission d’acquérir un yearling par Northern Dancer.
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Si de nombreux chevaux sont zains, arborant une robe exempte du moindre poil blanc, d’autres offrent au regard un pelage bariolé à l’extrême. Sans aller jusqu’au cheval pie, nos galopeurs affichent souvent des balzanes plus ou moins haut-chaussées et des marques en tête allant de la petite étoile à la belle face, une large liste dépassant les limites du chanfrein. Northern Taste était affublé de ces signes distinctifs, suscitant de la part de certains l’ironique qualificatif de « cheval de cirque »…
Zenya Yoshida, manager de Shadai Farm, souhaitait investir dans un fils de Northern Dancer pour l’installer dans son haras japonais, mais la récente syndication de Nijinsky II au prix pharaonique de $5,400,000 le dissuada de se mettre à la recherche d’un cheval confirmé. Il confia donc à son jeune fils Teruya Yoshida, alors manager de Fontainebleau Farm (l’antenne américaine de Shadai), la délicate mission d’acquérir un yearling par Northern Dancer.
Dans le catalogue des ventes de yearlings de Fasig-Tipton (Saratoga - USA) en 1972, l’attention de Teruya Yoshida fut attirée par Northern Taste, un poulain canadien par Northern Dancer et Lady Victoria, une belle jument bai zain multiple gagnante de Stakes au Canada et sœur utérine du Champion Nearctic, le propre père de … Northern Dancer. C’est donc cet inbreeding proche (en 3x2 en mode Formule 1 sur la jument d’élite Lady Angela) ornant le pedigree de Northern Taste qui motiva l’intérêt de Teruya Yoshida, là où beaucoup d’autres avaient arraché la page du catalogue en raison de l’apparence du poulain. Une enchère à $100,000 s’avéra suffisante pour acquérir ce produit de l’élevage de E.P. Taylor, assurément la meilleure affaire de la vacation.
Bonne affaire certes, bien qu’il était fort difficile de l’affirmer avec certitude à l’époque. Teruya Yoshida eut d’ailleurs toutes les peines du monde à convaincre son père, étonné d’avoir si peu d’argent à débourser : « Pas assez cher mon fils, il doit y avoir un problème !?! ». Teruya le rassura en soulignant les qualités athlétiques du cheval, certes de taille un peu réduite mais avec de l’os et parfait dans ses aplombs. Il reçut un « Bien joué, mon fils ! » qui trancha cruellement avec les hurlements consécutifs à la réception de la photo du poulain, une semaine plus tard : « Quel horrible cheval as-tu acheté là mon fils, je n’ai jamais vu de ma vie un grand étalon avec une tête pareille ! ». Perdre la face à cause d’une belle face est bien le comble de l’ironie pour un asiatique…
Mais Teruya Yoshida reprit des couleurs lorsque les siennes, portées par Northern Taste durant sa carrière de course en France, le couvrirent d’honneur : gagnant du Prix Eclipse (Gr.3) et du Prix Thomas Bryon (Gr.3) à 2 ans, le cheval se plaça quatrième des 2000 Guineas St. (Gr.1), cinquième du Derby (Gr.1) et deuxième du Prix du Moulin de Longchamp (Gr.1) avant de remporter le Prix de la Forêt (Gr.1) à 3 ans. C’est donc sans honte aucune que Northern Taste prit ses fonctions d’étalon à Shadai Farm.
Aujourd’hui, il est clair que l’élevage japonais ne serait pas ce qu’il est devenu sans Northern Taste, l’étalon de tous les records : tête de liste des pères de gagnants au Japon durant 11 années consécutives (seul Sunday Silence parvint à l’égaler depuis), géniteur de gagnants de Groupe lors de chacune de ses 20 saisons de monte, 14 fois tête de liste des pères de mères et géniteur des étalons classiques Amber Shadai, Dyna Gulliver et Gallop Dyna, pour ne citer que ceux-là.
L’inbreeding sur Northern Taste est une formule que l’on retrouve chez de nombreux gagnants de Gr.1 au Japon. C’est notamment le cas de l’excellent Orfèvre, un des plus grands Champions nés au pays du soleil levant, qui se plaça deux fois deuxième de notre Prix de l’Arc de Triomphe (derrière Solemia en 2012 et Trève en 2013) sous les couleurs de Shadai Farm avant de devenir un étalon classique. Il est inbred en 4x3 sur … Northern Taste !
Autant de titres qui justifient pleinement les commentaires enthousiastes de Zenya Yoshida : « Les éleveurs doivent être des prophètes. Je ne peux pas imaginer mon élevage sans Northern Taste, et j’éprouve une immense gratitude envers mon fils pour avoir acheté ce cheval ! ».