Jean-Pierre Gauvin, entraîneur de Siljan's Saga, s'est offusqué dimanche du refus que lui avait signifié France-Galop concernant sa demande de dérogation au défilé précédant le Prix de l'Arc de Triomphe. On le comprend, car sa jument aurait peut-être pu prétendre à un meilleur classement (huitième à 2 longueurs de New Bay et de Trève), si elle n'avait laissé échapper une partie de son influx durant ces préliminaires imposés.
Le défilé précédant les grandes épreuves fait cependant partie intégrante de la course, au même titre qu'une corrida ne peut commencer sans le premier tercio de piques, ni un match des all black sans le célèbre Haka. Cette phase, connue dès l'engagement, a deux objectifs : le premier consiste à présenter les participants au public, venu en nombre et parfois de très loin pour les admirer, et le second consiste à tester les capacités des chevaux à supporter la pression précédant un grand évènement.
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Un défilé peut être riche d'enseignements pour les éleveurs. Le premier exemple qui nous vienne à l'esprit concerne Arctic Tern, un bouillant fils de Sea-Bird qui fit une démonstration de cabrés à faire palir la reprise des sauteurs du Cadre Noir dès son entrée dans le rond de présentation de l'Arc en 1976. Arctic Tern ne remporta jamais une course précédée d'un défilé, et transmit un peu trop volontiers son excès d'influx et de nervosité à sa descendance...
Arctic Tern fut toutefois un étalon de qualité, père du champion Bering auquel on doit American Post, le géniteur du lauréat du Prix de Condé (Gr.3) Robin of Navan qui ouvre le bal de nos pedigrees, et la deuxième mère de Candide, vainqueur du Prix Thomas Bryon (Gr.3) cette semaine !
Et ne manquez pas notre prochain rendez-vous consacré aux Champions Days, en attendant nos prochaines éditions spéciales obstacles et Breeders' Cup...